La famille Guillemot, à travers Guillemot Brothers Ltd, envisagerait donc de s’associer avec Tencent pour potentiellement privatiser Ubisoft. Ces discussions seraient à un stade précoce, mais le simple fait de les mentionner a provoqué une hausse presque immédiate du cours des actions d’Ubisoft, avec une augmentation de près de 40% par rapport à la semaine précédente.
Interrogé par le site VGC, un porte-parole d’Ubisoft a confirmé que l’entreprise « examinait régulièrement toutes ses options stratégiques » et qu’elle « prenait note des spéculations récentes autour de potentiels intérêts vis-à-vis de l’entreprise ». La société a ajouté qu’elle informerait le marché « si et quand cela serait approprié ».
Ubisoft a également réitéré son engagement envers sa stratégie actuelle, qui se concentre sur deux piliers principaux : les aventures en monde ouvert et les expériences natives de jeux en tant que service (GaaS).
Le mois dernier, le prix de l’action d’Ubisoft a atteint son point le plus bas depuis près de 11 ans, suite à l’annonce du report d’Assassin’s Creed Shadows et au lancement décevant de Star Wars Outlaws. Ces événements ont mis en lumière les défis auxquels l’entreprise doit faire face dans un marché de plus en plus compétitif.
Plus tôt en septembre, un investisseur minoritaire a appelé la direction d’Ubisoft à privatiser la société ou à permettre sa vente à un investisseur stratégique. Le fonds spéculatif AJ Investments a publié une lettre ouverte exhortant à des changements stratégiques et structurels chez Ubisoft.
L’industrie du jeu vidéo est notoirement cyclique et sujette à des hauts et des bas spectaculaires. Ubisoft, avec son siège à Montreuil et fondé en 1986 par les cinq frères Guillemot, a connu des succès planétaires avec des franchises comme Assassin’s Creed, Far Cry et Just Dance. Ces réussites ont fait d’Ubisoft un des leaders mondiaux du secteur, avec des studios dispersés sur plusieurs continents. Cependant, la volatilité de l’industrie et les récents échecs commerciaux ont posé des défis significatifs. Les discussions autour d’une privatisation avec Tencent, un géant de la technologie et du divertissement en Chine, soulignent la volonté de stabiliser et potentiellement de redynamiser les activités d’Ubisoft dans un marché fluctuant. La participation de Tencent, qui est également un actionnaire majeur dans d’autres entreprises de jeux vidéo à succès comme Riot Games et Supercell, pourrait apporter à Ubisoft non seulement un soutien financier mais aussi une expertise considérable dans le domaine des jeux mobiles et en ligne – un secteur dans lequel Ubisoft cherche encore à consolider sa présence.