Bobby Kotick juge que l’achat de Bizarre Creations pour PGR et Geometry Wars était une erreur pour Activision

Alex Vandecker
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Leçons difficiles : Bobby Kotick et l’acquisition de Bizarre Creations

L’ancien PDG d’Activision, Bobby Kotick, a récemment exprimé des regrets concernant l’acquisition du studio britannique Bizarre Creations, connu pour sa série de jeux de course emblématiques tels que Project Gotham Racing. Cette décision, prise en 2007, s’est révélée être une erreur, selon les commentaires de Kotick lors d’une interview avec la société de capital-risque Kleiner Perkins.

Bizarre Creations : un studio créatif au succès fulgurant

Basé à Liverpool, le studio Bizarre Creations a été fondé en 1994 et s’est fait connaître pour ses jeux de course de haute qualité. Après avoir développé les deux premiers jeux de la série Formula 1 sur PlayStation 1, le studio a créé Metropolis Street Racer, un jeu culte sur Dreamcast. La particularité de ce titre réside dans sa capacité à récréer avec réalisme des villes du monde réel, ce qui a rapidement séduit les joueurs.

Ce succès initial a mené à la création de la série Project Gotham Racing, qui a vu le jour sur la console Xbox, et qui a connu quatre itérations. Chaque épisode se distinguait par une attention particulière à la performance et au réalisme des modèles de conduite, tout en intégrant des éléments de compétition et de style de vie urbain. L’acquisition par Activision en 2007, pour un montant initial de 67,4 millions de dollars suivi d’une somme de 40 millions de dollars fondée sur l’atteinte d’objectifs, visait à intégrer ce talentueux studio dans sa gamme de produits.

Une acquisition controversée

Cependant, l’acquisition de Bizarre Creations n’a pas eu le succès escompté. À peine trois ans après le rachat, en 2010, Activision annonçait la fermeture du studio, révélant une fragilité dans la stratégie d’acquisition de l’entreprise. Malgré la belle promesse d’un avenir radieux, Bizarre n’a publié que trois jeux sous l’égide d’Activision : Geometry Wars: Retro Evolved 2, Blur, et James Bond 007: Blood Stone. Ces titres, bien que intéressants, n’ont pas réussi à capturer l’engouement du public au point de justifier l’investissement initial.

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Des erreurs de jugement

Dans son entretien avec Kleiner Perkins, Kotick a mentionné que certaines acquisitions n’étaient pas à la hauteur des attentes initiales. Bien qu’il n’ait pas cité le nom de Bizarre Creations lors de la discussion, il a clairement fait référence à ce studio lorsqu’il a parlé d’une acquisition « mauvaise », indiquant que la localisation incorrecte (en confondant Manchester et Liverpool) n’enlevait rien à sa critique.

Une évaluation malheureuse

En poursuivant son propos, Kotick a évoqué la compétence de l’équipe de direction de Bizarre Creations, en particulier celle de son dirigeant Brian Woodhouse, qu’il a qualifié de « brillant ». Ce dernier a joué un rôle clé dans la négociation de l’acquisition avec Activision. Toutefois, malgré ce potentiel, Kotick a souligné que l’investissement de 80 millions de dollars n’a abouti qu’à une perte sévère, la société ayant dû faire une suppression de valeur deux ans plus tard. « Tout cela violait tous nos principes », a-t-il ajouté, soulignant ainsi la dure réalité du monde des affaires, où même les promesses les plus brillantes peuvent tourner au fiasco.

Les conséquences de l’échec

Après la fermeture de Bizarre Creations en 2010, beaucoup de ses anciens employés n’ont pas tardé à faire leurs preuves ailleurs. En 2011, certains d’entre eux ont fondé Lucid Games, un studio qui a su capitaliser sur le savoir-faire acquis chez Bizarre. Ce nouveau studio a notamment développé Geometry Wars 3 en 2014 et Destruction AllStars en 2021, prouvant que le talent ne disparaît pas, même après la perte d’un emplacement de travail prestigieux.

Le nouveau chapitre : Lucid Games et les collaborations

En 2023, Lucid Games a annoncé une collaboration avec Rare, un autre géant du secteur, en apportant son soutien au développement de Sea of Thieves. Ce partenariat témoigne de la résilience de l’industrie du jeu, où les talents se redirigent et s’adaptent pour continuer à innover et à divertir les joueurs. Malgré les revers, on peut voir un cycle de création qui se poursuit, amenant les anciens employés à contribuer à de nouveaux projets et à des succès futurs.

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La dynamique du marché du jeu vidéo

Le marché du jeu vidéo est depuis longtemps reconnu comme étant imprévisible et en constante évolution. Les acquisitions sont souvent considérées comme des moyens de se renforcer face à la concurrence féroce. Toutefois, comme le démontre l’exemple de Bizarre Creations, il est crucial pour les entreprises d’évaluer soigneusement les synergies culturelles et créatives au sein des équipes. Une acquisition n’est pas seulement une transaction financière, elle doit aussi tenir compte de la continuité de la vision créative qui a fait la renommée du studio.

Le parcours d’Activision et de Bobby Kotick en matière d’acquisition illustre la complexité des opérations de ce secteur. Bien que de nombreuses acquisitions se révèlent fructueuses et augmentent la valeur des entreprises, d’autres peuvent mener à des pertes significatives, tant sur le plan financier qu’humain. L’expérience de l’acquisition de Bizarre Creations, malgré les talents dont elle disposait, est un exemple frappant de ce que peut engendrer une mauvaise décision managériale dans un secteur aussi compétitif.

Réflexions sur l’avenir

À l’avenir, les entreprises de jeux vidéo devront se concentrer sur des acquisitions stratégiques qui allient vision, culture et potentiel créatif. Les leçons tirées de l’histoire, comme celle de Bizarre Creations, montreront aux leaders de l’industrie qu’il est essentiel d’écouter les voix créatives de leur équipe. En étant conscient des différents éléments qui peuvent influencer le succès d’une acquisition, les studios peuvent éviter de répéter les erreurs du passé.

Qu’adviendra-t-il d’autre dans l’univers des jeux vidéo avec l’essor constant de nouvelles technologies et l’évolution des besoin des consommateurs ? Une chose est certaine : les acteurs majeurs de l’industrie devront être vigilants, prêts à apprendre de leurs erreurs et à s’adapter pour créer des expériences de jeu qui résonneront avec le public de demain.

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Conclusion

La déclaration de Bobby Kotick sur l’échec de l’acquisition de Bizarre Creations rappelle que même dans un secteur aussi dynamique et innovant que le jeu vidéo, des erreurs peuvent survenir. Les conséquences de ces décisions peuvent marquer des générations de développeurs et impactent de nombreux joueurs passionnés. Alors que Lucid Games poursuit son chemin et que les studios de jeux continuent d’évoluer, l’héritage de Bizarre Creations vit toujours à travers les créations des anciens employés. Analyser cet échec est essentiel pour construire une meilleure architecture des acquisitions à l’avenir dans l’industrie vidéoludique.

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