Un Scandale Financier au Sein de GungHo Online Entertainment
Le développeur et éditeur du célèbre jeu mobile Puzzle & Dragons, GungHo Online Entertainment, a récemment révélé qu’un ancien cadre de l’entreprise aurait détourné environ 2,3 millions de dollars de fonds durant les dernières années. Cette situation suscite des interrogations sur la gestion interne de l’entreprise et soulève des questions de gouvernance, des problématiques non seulement d’intérêt pour les actionnaires, mais également pour les joueurs et les amateurs de jeux vidéo en général.
Des Allégations Sériées de Malversations
Dans une déclaration faite aux investisseurs, GungHo a annoncé avoir « récemment découvert qu’un ancien employé de niveau exécutif… qui a déjà été licencié pour cause, avait commis des actes répréhensibles au cours des dernières années ». Ces actes comprennent, selon la société, le détournement de fonds par le biais de commandes d’affaires fictives.
Les allégations indiquent que l’ancien employé aurait utilisé un site de service d’appariement de travail pour créer de fausses commandes d’affaires, plaçant l’entreprise comme client et l’employé comme entrepreneur. Ce stratagème aurait permis de détourner 246 millions de yens (1,67 million de dollars) au fil des années.
Des Paiements Inappropriés aux Partenaires d’Affaires
En outre, GungHo accuse également l’ancien cadre d’avoir « indûment rémunéré les frais d’externalisation à un certain partenaire commercial, malgré l’absence de toute activité réelle », entraînant une perte supplémentaire de 100 millions de yens (680 000 dollars). Cette situation soulève des questions cruciales sur les contrôles financiers en place et la gouvernance au sein des entreprises de jeux vidéo.
Une Enquête et des Conséquences Internes
Suite à une enquête menée par deux auditeurs externes indépendants, soutenue par un cabinet d’avocats extérieur ainsi qu’une équipe d’experts en comptabilité, GungHo a licencié l’employé concerné et affirme avoir « commencé à consulter une autorité d’investigation criminelle et à discuter de la possibilité de déposer une plainte pénale ». Ce type de malversation soulève des préoccupations quant à la sécurité des fonds et à la nécessaire transparence des opérations financières au sein de l’entreprise.
Des Décisions de Gestion Difficultés par le Scandale
GungHo a déclaré que, bien que cet acte ait été le fait d’un ancien employé seulement, sa direction prend ses responsabilités et a décidé de réduire temporairement les salaires des dirigeants. Kazuki Morishita, président et CEO de la société, subira une réduction de 30 % de son salaire de base pendant trois mois, tandis que quatre autres directeurs exécutifs verront leur rémunération réduite de 10 % pour la même période.
Des Problèmes de Gouvernance Accrus par une Réunion Extraordinaire
Cette actualité survient à un moment particulièrement délicat pour GungHo, qui a récemment confirmé la date d’une assemblée générale extraordinaire au cours de laquelle les actionnaires voteront pour décider de la destitution de Morishita. Cette situation met en lumière la fragilité des structures décisionnelles dans certaines entreprises du secteur du jeu vidéo et interroge sur les enjeux de responsabilité au sein de la direction.
Une Situation Financières à la Hauteur des Enjeux
Le groupe d’actionnaires demandant cette réunion a soutenu que le salaire de Morishita est comparable à celui du président de Nintendo, Shuntaro Furukawa, et dépasse ceux de Capcom et Konami. Cependant, selon les informations fournies, l’entreprise aurait investi plus de 100 milliards de yens (645 millions de dollars) dans le développement de nouveaux jeux, n’en tirant que moins de 10 milliards de yens (64,5 millions de dollars) de revenus.
Une Rémunération en Décalage avec le Marché
Le groupe met également en avant que la rémunération de Morishita a considérablement augmenté au cours des dix dernières années, passant de 120 millions de yens (775 000 dollars) à 340 millions de yens (2,19 millions de dollars), alors que la capitalisation boursière a chuté de 78 % et que le bénéfice opérationnel a diminué de 69 % durant la même période. Cela soulève des préoccupations sur la répartition des ressources au sein de l’entreprise et sur la stratégie de rémunération des dirigeants.
Une Perspective Déplorante sur les Écarts de Rémunération
GungHo a dit que « par presque tous les critères, l’entreprise ne serait normalement pas dans la même ligue que Nintendo, sauf que pour une raison ou pour une autre, la rémunération des hauts dirigeants est comparable ». Cela soulève une question fondamentale sur la valeur perçue de la performance d’un dirigeant dans un contexte d’affaires où les résultats financiers sont en déclin.
Conclusion : Vers un Avenir Incertain pour GungHo
GungHo a indiqué que l’assemblée générale extraordinaire aura lieu le 12 septembre. L’entreprise s’oppose à la proposition de renvoyer Morishita, affirmant qu’il « a contribué de manière significative à la performance commerciale de l’entreprise » et qu’il « est nécessaire que le Président Morishita continue de servir en tant que membre du conseil d’administration pour améliorer la valeur de l’entreprise ». Les défis auxquels fait face GungHo pourraient néanmoins nécessiter une réévaluation de ses priorités, non seulement en matière de gestion, mais aussi en ce qui concerne la confiance des investisseurs et du public face à des allégations incompatibles avec la vision d’une entreprise durable et éthique.