D ans un communiqué transmis au magazine PC Gamer, la direction de Ubisoft Toronto explique être engagée dans une démarche de « réalignement ciblé » nécessaire pour respecter les objectifs de son ambitieuse feuille de route. Malheureusement, cette décision affecte directement 33 membres de l’équipe qui vont devoir quitter la structure. Ubisoft assure prendre des mesures pour accompagner chacune des personnes concernées en leur proposant des services de soutien complet, allant de l’indemnisation à l’aide à la réorientation professionnelle.
Cette annonce survient quand bien même le mois dernier, l’entreprise évoquait des « progrès excellents » dans le développement du jeu. Il est donc assez surprenant de voir qu’une évolution projetée aussi positive soit suivie de décisions aussi difficiles. Cette situation souligne les dynamiques complexes et parfois impitoyables du développement de jeux vidéo, en particulier dans les gros studios où les attentes et les investissements sont colossaux.
Toronto est, par ailleurs, le studio derrière des titres majeurs tels que Far Cry 5, Far Cry 6, Watch Dogs Legion et le futur remake de Splinter Cell. La compétence et la capacité d’innovation de ce studio ne sont donc pas à remettre en question, ce qui rend ces licenciements encore plus difficiles à comprendre pour l’extérieur.
Lors de son annonce en septembre 2020, le remake de Prince of Persia avait déjà accumulé deux ans et demi de développement au sein des studios indiens d’Ubisoft, à Pune et à Mumbai, et devait initialement voir le jour en janvier 2021. Cependant, les réactions plutôt défavorables au trailer de révélation ont entraîné de multiples reports. La responsabilité du projet a ensuite été confiée à Ubisoft Montréal, où l’original « Sands of Time » avait été développé en 2003.
Durant l’événement Ubisoft Forward en juin, il a été annoncé que la sortie du jeu était désormais prévue pour 2026, les plates-formes sur lesquelles il sera disponible n’ayant toujours pas été dévoilées. Cette décision de décaler la sortie du jeu souligne les difficultés rencontrées dans le développement, souvent causées par les réactions des fans, les attentes élevées et les standards de qualité que l’entreprise s’impose.
L’industrie du jeu vidéo, notamment au sein de grands studios comme Ubisoft, est un environnement où la pression est constante. Les équipes doivent régulièrement s’adapter aux évolutions technologiques, aux tendances du marché, aux attentes des joueurs, mais aussi à la concurrence féroce qui prévaut dans le secteur. Il est également indispensable de souligner combien la gestion de projets d’une telle envergure nécessite une coordination exemplaire et une adaptation constante. Les choix difficiles, comme des réalignements de personnel, sont parfois nécessaires pour maintenir le cap vers la réalisation de projets ambitieux, mais ces décisions ne sont jamais prises à la légère et reflètent souvent un contexte plus large auquel le public n’a pas toujours accès. Cette restructuration chez Ubisoft pourrait être vue à la fois comme un signe de challenges internes spécifiques à un projet, mais aussi comme partie d’une stratégie d’adaptation à un environnement en mutation constante. Les jeux vidéo sont à la croisée des arts et de la technologie, des domaines tous deux susceptibles de rapides bouleversements, forçant ainsi les studios à rester fluides dans leurs planifications et réactifs aux feedbacks des utilisateurs. Les mois et les années à venir seront cruciaux pour Ubisoft Toronto et le devenir de ses projets actuels, notamment le remake tant attendu de « Prince of Persia: Sands of Time ». Reste à espérer que les décisions prises, bien que difficiles, mèneront à des succès tant pour le studio que pour la communauté des joueurs passionnés suivant avec attention chaque développement de cette saga mythique.