Le groupe Sumo, basé à Sheffield au Royaume-Uni, a récemment annoncé qu’il prévoyait de licencier 15 % de ses employés, une décision qui soulève des inquiétudes non seulement pour les personnes directement concernées, mais également pour l’ensemble de l’industrie du jeu vidéo, déjà en proie à de multiples défis.
Employant plus de 1 650 personnes réparties dans 19 studios à travers le monde, Sumo Group souligne que cette réduction d’effectifs pourrait affecter environ 250 de ses membres d’équipe. Les raisons de ce choix difficile résident dans la nécessité de remodeler les opérations pour mieux naviguer à travers les défis imminents que prévoit l’entreprise.
Acquis par le géant chinois de la technologie Tencent en janvier 2022, Sumo Group est propriétaire de plusieurs studios bien connus comme Sumo Digital, des développeurs derrière des titres tels que Sackboy: A Big Adventure et Team Sonic Racing, ainsi que The Chinese Room, célèbre pour Dear Esther et Little Orpheus.
Dans un communiqué, la société explique qu’elle a du mal à rester immunisée contre les turbulences qui secouent l’industrie du jeu vidéo. « Bien que Sumo ait pu gérer bon nombre des difficultés récentes auxquelles l’industrie du jeu vidéo a été confrontée, nous n’avons pas été épargnés et redéfinir les opérations à travers l’entreprise pour mieux naviguer les défis attendus dans les mois à venir est un chemin que nous devons maintenant prendre pour assurer la sécurité de l’entreprise à l’avenir, » dit-elle.
Le groupe a souligné que la décision de réduire les coûts en nombre et de manière variée est « le résultat direct de ces défis », ce qui inclut malheureusement une réduction du nombre de personnes que l’entreprise peut prendre en charge. « Chaque alternative pour limiter l’impact sur notre personnel a été considérée, mais malheureusement, ce processus de transformation affectera jusqu’à 15 % de nos effectifs à travers le Groupe au Canada, au Royaume-Uni, en Pologne, en République tchèque et en Inde, » ajoute le communiqué.
Cette annonce survient dans un contexte particulièrement délicat pour le secteur du développement de jeux vidéo qui connait une vague de licenciements depuis le début de l’année 2022. Farhan Noor, développeur de jeux vidéo et gestionnaire du site videogameslayoffs.com, a suivi ces suppressions d’emplois et estime que quelque 10 500 employés de l’industrie ont été licenciés l’année dernière.
À peine à la moitié de l’année 2024, environ 10 200 licenciements étaient déjà prévus avant l’annonce de Sumo. Cette nouvelle vague de réductions porterait le nombre total de licenciements cette année à peu près au même niveau que l’ensemble de l’année précédente.
Cette série de licenciements soulève des préoccupations significatives quant à la stabilité de l’emploi dans l’industrie du jeu vidéo, déjà réputée pour ses périodes de crise et ses « crunchs », ces périodes de travail intense souvent décriées pour leur impact sur la santé mentale et physique des travailleurs. Les récents mouvements de réduction des coûtes mettent en lumière la fragilité du secteur face aux fluctuations économiques et aux changements de stratégie des grandes entreprises.
Dans ce contexte difficile, la priorité de Sumo reste le soutien de ses employés et la collaboration avec ses partenaires sur leurs jeux afin de s’assurer que l’entreprise émerge de cette période difficile prête pour le futr. Toutefois, la route vers la récupération et la stabilité s’annonce complexe, exigeant des ajustements significatifs tant au niveau structurel qu’humain. Les prochains mois seront sans doute cruciaux pour définir le futur de Sumo Group et, par extension, une partie de l’industrie du jeu vidéo.