Selon la plainte, dès qu’un utilisateur est connecté à Facebook, toutes les recherches dans la boutique Ubisoft, les achats ou les téléchargements d’Ubisoft+ sont transmis à Facebook. La plainte ajoute que « Le défendeur a intentionnellement mis en place et utilisé le Pixel, qui suit l’activité de l’utilisateur sur le site Web et divulgue ces informations à Facebook pour collecter des données marketing précieuses ».
Il est également précisé dans la plainte que le Pixel ne peut pas être placé sur un site web sans démarches effectuées directement par le défendeur ou pour son compte (par exemple, par un gestionnaire de site web). Facebook ne peut pas placer le Pixel sur le site web sans la connaissance et la coopération du défendeur. De surcroît, le défendeur n’a ni demandé, ni obtenu le consentement des utilisateurs PII pour utiliser le Pixel afin de suivre, partager et échanger leur PII avec Facebook.
À ce stade, le recours n’a pas encore été certifié comme action collective, mais les plaignants demandent un procès devant jury et une compensation financière pour tous les individus affectés, ainsi qu’une ordonnance du tribunal enjoignant Ubisoft à retirer le Pixel de son site web ou à obtenir le consentement des utilisateurs avant de partager leur PII.
Cette affaire souligne l’importance et la sensibilité du partage et de la gestion des données personnelles dans l’ère numérique, où les interactions en ligne sont omniprésentes et critiques. Pour les consommateurs français, cela rappelle la pertinence de régulations telles que le GDPR (Règlement général sur la protection des données) de l’Union européenne, qui vise à donner aux citoyens le contrôle de leurs données personnelles et à simplifier le cadre réglementaire pour les affaires internationales en renforçant la protection des données dans l’UE.
Ubisoft, le célèbre éditeur de jeux vidéo, est sous le feu des critiques et fait face à une action en justice susceptible de se transformer en recours collectif, pour avoir prétendument partagé illégalement des données d’utilisateurs avec Facebook, aujourd’hui connu sous le nom de Meta. D’après les informations rapportées par Bloomberg Law, la plainte déposée accuse l’éditeur de la série Assassin’s Creed de divulguer des informations personnelles identifiables (PII) à Meta.
Le contentieux se concentre en particulier sur l’utilisation par Ubisoft du logiciel de suivi des utilisateurs « Pixel » de Meta. Selon la plainte, les joueurs qui achètent un jeu via le site web d’Ubisoft ou s’abonnent à Ubisoft+ transmettent leurs PII à Meta via ce logiciel. La plainte précise que « Le défendeur ne divulgue pas sur le site web que les informations personnelles identifiables des utilisateurs seraient capturées par le Pixel de suivi de Meta Platforms, Inc utilisé par le défendeur, puis transférées à Meta, exposant ainsi les PII des abonnés à toute personne possédant une compétence technique ordinaire qui recevrait ces données. »
La politique de partage de données est un aspect crucial pour les individus lorsqu’ils décident de fournir leurs informations personnelles à un service. La plainte argue que cette pratique constitue une violation du Video Privacy Protection Act (VPPA), une loi introduite en 1988 pour empêcher les vidéoclubs de partager le PII des membres. Cette loi visait à « lier spécifiquement l’identité d’un individu » à son historique d’achats.
Avec l’évolution de la distribution numérique, le VPPA a été modifié en 2013 pour permettre aux entreprises de location de vidéos, y compris Netflix, de partager le PII des utilisateurs avec des sites de réseaux sociaux, mais seulement après le consentement de l’utilisateur. La plainte contre Ubisoft allègue que l’entreprise ne notifie pas ses joueurs qu’elle partage leur PII avec Meta, violant ainsi le VPPA, entre autres.