Embracer remplace son PDG après une période d’acquisitions tumultueuses et de licenciements massifs.

Alex Vandecker
Alex Vandecker
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Changements à la tête d’Embracer : Lars Wingefors cède sa place

Lars Wingefors, le dirigeant et co-fondateur qui a supervisé la tumultueuse série d’acquisitions d’Embracer, ainsi que les licenciements massifs qui ont suivi, va quitter ses fonctions de directeur général pour assumer un nouveau rôle.

Un tournant stratégique pour Embracer

À partir du 1er août, Wingefors abandonnera son poste de PDG et se verra proposer un nouveau rôle en tant que président exécutif du conseil d’administration, se concentrant sur « les initiatives stratégiques, les fusions et acquisitions, et l’allocation de capital ».

Nouvelle direction avec Phil Rogers

Phil Rogers, l’actuel PDG de Crystal Dynamics et Eidos, prendra la relève en tant que PDG d’Embracer en août. Rogers a été le PDG d’Eidos depuis 2008 et a dirigé l’ensemble des activités occidentales de Square Enix de 2009 à 2022. Ce changement de direction intervient à un moment crucial pour Embracer, qui a connu de nombreux bouleversements au cours des dernières années.

Une expansion tumultueuse

Le remplacement de Wingefors en tant que PDG survient après une période de correction douloureuse pour Embracer, suite à plusieurs années d’expansion rapide par le biais de fusions et d’acquisitions.

En mai 2023, Embracer a annoncé qu’un accord de 2 milliards de dollars avait échoué à la dernière minute, ce qui a entraîné un programme de restructuration de neuf mois, conduisant à près de 1 400 suppressions de postes, des fermetures de studios et l’annulation de dizaines de jeux.

Les répercussions sur l’industrie

Embracer a fermé des studios notables comme Volition, responsable de Saints Row, Campfire Cabal, et Free Radical Design, le studio derrière TimeSplitters. De plus, des entreprises comme Gearbox, créateurs de Borderlands, et Saber Interactive ont été vendues, marquant un tournant important pour la société.

Réactions face à la restructuration

Le géant suédois du jeu vidéo et son PDG ont fait face à un retour de bâton après cette restructuration, désormais achevée, et Wingefors a reconnu que beaucoup des critiques à son encontre étaient probablement justifiées. Dans une interview avec GI.biz l’année dernière, il a déclaré :

« En tant que leader et propriétaire, il faut parfois assumer la responsabilité et faire preuve d’humilité quand on a commis des erreurs ou lorsqu’on aurait pu agir différemment. Je suis sûr de mériter beaucoup de critiques, mais je ne pense pas que mon équipe ou mes entreprises méritent toutes ces critiques. Je peux assumer une grande partie de ce blâme. Mais au final, je dois croire en la mission que nous avons établie, qui reste valable, et nous y parvenons maintenant grâce à cette [nouvelle] structure. »

Satisfaction à l’aube d’un nouveau chapitre

En commentant son nouveau rôle cette semaine, Wingefors a exprimé sa fierté quant aux réalisations accomplies durant son mandat.

« Avec le début de cette nouvelle phase, je suis reconnaissant pour les années et les leçons apprises en tant que PDG d’Embracer. Bien que le chemin n’ait pas toujours été rectiligne, je suis incroyablement fier des réalisations rendues possibles par nos équipes talentueuses, qui ont créé des expériences incroyables pour les joueurs. »

Une vision optimiste pour l’avenir

« Cette nouvelle phase me permet de me concentrer sur des initiatives stratégiques, des fusions et acquisitions, et l’allocation de capital, garantissant ainsi la croissance et le succès continu d’Embracer. Je suis plus convaincu que jamais que le meilleur est encore à venir. »

« Ayant travaillé très étroitement avec Phil au cours des dernières années, j’ai une grande confiance en ses capacités. J’aspire à une collaboration continue pour renforcer davantage l’entreprise et générer de la valeur dans les années à venir. »

Implications pour le secteur du jeu vidéo européen

L’Europe est un terrain fertile pour l’industrie du jeu vidéo, avec des entreprises florissantes tout au long des années. Toutefois, le parcours de la société Embracer met en lumière les défis qui peuvent survenir lors d’une expansion rapide. L’acquisition d’autres entreprises, sans une planification stratégique rigoureuse, peut entraîner des conséquences désastreuses. Cette situation n’est pas sans rappeler d’autres acteurs de l’industrie qui ont tenté des mouvements similaires, mais qui ont échoué à cause d’une mauvaise gestion ou d’une intégration culturelle inappropriée.

Le modèle de l’intelligence partagée

Un autre aspect à considérer est le modèle de l’intelligence partagée au sein des équipes. La diversité des idées et des approches est aussi importante que la capacité à se réinventer dans un marché en évolution rapide. Wingefors a déjà démontré la valeur de la collaboration au sein de ses équipes et il est essentiel que cette philosophie demeure, même au fur et à mesure que l’entreprise évolue sous la direction de Phil Rogers. La capacité à réagir rapidement aux retours d’expérience des joueurs et à anticiper les tendances du marché est plus crucial que jamais dans ce domaine.

Vers un avenir plus durable ?

La restructuration d’Embracer et le changement de direction posent également la question de la durabilité dans le secteur du jeu vidéo. Alors que la durabilité économique est un souci majeur pour de nombreuses entreprises, la durabilité environnementale prend également de l’importance. Les aspects liés à la fabrication, à l’élimination des déchets et à l’impact énergétique des serveurs de jeu sont des thèmes qui commencent à entrer dans le vocabulaire de l’industrie. Embracer, sous sa nouvelle direction, pourrait devenir un modèle en proposant des solutions plus respectueuses de l’environnement, ce qui pourrait rassurer les consommateurs de plus en plus conscients des enjeux écologiques.

Conclusion : Quelles perspectives d’avenir ?

L’avenir d’Embracer, sous la direction de Phil Rogers et avec Lars Wingefors comme président exécutif, semble prometteur mais exigeant. Les défis ne manqueront pas, mais les innovations technologiques et la reconnaissance des valeurs du travail d’équipe pourraient bien leur permettre de surmonter ces obstacles. L’industrialisation de la création de contenus ludiques, tout en préservant une approche humaine et créative, pourrait devenir la pierre angulaire d’une nouvelle ère pour l’entreprise. Tout le secteur du jeu vidéo, en particulier en Europe, attend avec impatience de voir comment Embracer se réinventera et renouera sa relation avec ses talents ainsi qu’avec les joueurs.

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