Bobby Kotick déclare que l’ancien PDG d’EA était si mauvais qu’il aurait payé pour le garder en poste.

Alex Vandecker
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Un Clash de Titans : Bobby Kotick et John Riccitiello se Déchirent

Le ancien PDG d’Activision, Bobby Kotick, a récemment qualifié John Riccitiello, l’ancien patron d’Electronic Arts (EA), de « pire PDG du secteur des jeux vidéo ». Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue dans un univers où la rivalité entre les géants du jeu est aussi intense que jamais.

Un Contexte Électrisant

Kotick, qui a quitté Activision Blizzard en 2023 après que Microsoft a finalisé une acquisition vertigineuse de 69 milliards de dollars de la société, a participé à une interview avec la société de capital risque Kleiner Perkins. Cet entretien a été partagé avec Bing Gordon, un conseiller de Kleiner Perkins ayant été COO chez EA pendant dix ans.

Lorsqu’on lui a demandé de parler de leur amitié, Kotick a révélé ses craintes que Gordon ne succède à Riccitiello, un PDG qu’il considérait comme peu efficace. Kotick a admis ne pas avoir d’affection particulière pour un rival qui peinait à garder son entreprise à flot, ajoutant avec une pointe de sarcasme : « Nous aurions été prêts à payer pour que Riccitiello reste PDG indéfiniment. Nous pensons qu’il est le pire PDG du secteur des jeux vidéo. »

À cette révélation, Gordon ne s’est pas fait prier pour ajouter : « Il a précipité mon départ. » Cette phrase a suscité des rires dans l’audience, mais elle montre également l’importance des relations et des rivalités au sein de cette industrie en constante évolution.

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Les Ascensions et Chutes d’un PDG

John Riccitiello a été président et COO d’EA de 1997 à 2004 avant de quitter la société pour un cabinet de capital-investissement. Il est revenu en 2007 au poste de PDG, mais a démissionné six ans plus tard, notamment à cause de la mauvaise performance financière de l’entreprise.

Sa démission a suivi de près le lancement en 2013 de la version très critiquée de SimCity. Ce jeu est devenu célèbre pour son lancement chaotique, marqué par une nécessité de connexion internet permanente qui a causé de nombreuses coupures de service, des plantages et des pertes de données de sauvegarde. Ce fiasco a non seulement terni la réputation d’EA, mais a également renforcé les critiques sur la direction prise par Riccitiello.

Une Nouvelle Aventure chez Unity

Après avoir quitté EA, Riccitiello a rejoint Unity, fabricant de moteurs de jeux, en 2013. Il a dirigé l’entreprise à partir de l’année suivante, mais en 2023, il a été contraint de démissionner en raison d’un tollé au sein de la communauté des développeurs, réaction résultant de nouveaux plans de monétisation controversés pour son moteur de jeu populaire.

La Rivalité entre Activision et EA

Kotick et Riccitiello se sont souvent affrontés durant l’une des périodes les plus compétitives pour leurs deux entreprises, particulièrement sur le marché des jeux de tir à la première personne. Pendant plusieurs années, leurs franchises emblématiques, Battlefield et Call of Duty, se sont livrées à une véritable guerre pour séduire les joueurs.

Cette rivalité a atteint son paroxysme en 2010, lorsque les créateurs de Call of Duty, Jason West et Vince Zampella, ont été licenciés par Activision. Après avoir intenté plusieurs poursuites judiciaires, les deux ont formé un nouveau studio avec EA, Respawn Entertainment, qui a depuis créé des titres à succès comme Titanfall, Apex Legends et les jeux Star Wars Jedi. En réponse, Activision aurait tenté de débaucher les responsables de développement de jeux d’EA, mais cette manœuvre ne s’est jamais concrétisée.

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Le Poids des Critiques dans l’Industrie du Jeu Vidéo

Dans un secteur aussi compétitif que celui des jeux vidéo, les critiques entre dirigeants ne sont pas rares. Les déclarations de Kotick concernant Riccitiello soulignent le rôle des perceptions publiques et des performances en matière de leadership. La réputation d’un PDG peut avoir un impact énorme non seulement sur l’entreprise qu’il dirige, mais également sur l’ensemble du marché. La lutte pour les parts de marché, l’innovation et la satisfaction des clients est primordiale dans cette industrie, où les consommateurs sont devenus de plus en plus exigeants.

Les disputes et rivalités entre hauts dirigeants révèlent également un aspect moins souvent discuté de la culture d’entreprise dans le secteur des jeux vidéo. Au-delà des chiffres et de la rentabilité, le leadership et la vision stratégique jouent un rôle crucial dans la formulation de l’avenir des studios et de leurs productions. Les luttes internes chez EA et Activision ne sont qu’une facette de cette réalité complexe et dynamique.

Conclusion : Qui Sera le Prochain ?

Alors que les géants comme Activision et EA continuent de dominer le marché des jeux vidéo, il sera fascinant de voir qui émergera en tant que leader du secteur à l’avenir. Les paroles de Kotick vis-à-vis de Riccitiello rappellent que, même au sommet de la pyramide, les conflits d’intérêts, les choix stratégiques et les erreurs de jugement peuvent avoir des conséquences durables. Dans un paysage en constante évolution, les dirigeants doivent naviguer avec prudence pour éviter de se retrouver du côté de l’échec, tout en tentant d’innover et de marquer de leur empreinte cet univers passionnant du jeu vidéo.

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