Un projet de tarif sur les importations en provenance du Mexique vers les États-Unis pourrait avoir des conséquences significatives sur le marché des jeux vidéo, entraînant une diminution des sorties de jeux physiques et une augmentation des prix des logiciels.
Cette analyse provient de Mat Piscatella, directeur exécutif des jeux vidéo chez Circana, une entreprise spécialisée dans les études de marché. Ses commentaires interviennent après que le nouveau président américain Donald Trump a évoqué des menaces de tarifs cette semaine.
Après avoir prêté serment lundi, Trump a annoncé que son administration examinait les accords commerciaux existants avec ses voisins, le Canada et le Mexique, ainsi qu’avec la Chine. Ce réexamen n’est pas anodin, surtout dans le contexte du commerce international actuel où les tensions peuvent facilement s’intensifier.
Il a déclaré qu’il envisageait d’imposer des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique, à compter du 1er février, en lien avec l’immigration illégale et le commerce du fentanyl traversant la frontière américaine, selon un rapport de Reuters. Cette décision potentielle inquiète de nombreux secteurs, y compris celui des jeux vidéo.
« Avec des tarifs de 25 % sur les importations en provenance du Mexique en vue, je peux prévoir une forte diminution du nombre de jeux sur disque qui seront publiés physiquement aux États-Unis, car une grande partie des infrastructures de production se trouve au Mexique », a écrit Piscatella sur Bluesky, la plateforme sociale qui remplace Twitter pour certains utilisateurs.
En cas de production de jeux sur disque, l’analyste estime qu’il va falloir s’attendre à une augmentation des prix, tant pour les titres physiques que numériques. « Je prévois, si cela se produit, que les prix de vente recommandés numériques vont augmenter pour rester en parité de prix avec les versions physiques, mais qui sait », a-t-il ajouté.
« Dans tous les cas, rien de tout cela n’est bon pour le marché physique des jeux vidéo. » Cela soulève des inquiétudes non seulement auprès des consommateurs, mais aussi chez les grands développeurs et éditeurs de jeux qui dépendent d’un approvisionnement stable et d’un marché accessible.
Piscatella a également mentionné qu’il s’attend à ce que la nouvelle console Nintendo Switch 2 se vende à plus de quatre millions d’unités cette année aux États-Unis. Cette annonce montre à quel point le secteur des jeux vidéo continue de croître, malgré les incertitudes économiques et commerciales. Nintendo, avec sa longévité sur le marché et sa capacité à innover, pourrait bien faire face à ces nouveaux défis en modifiant sa stratégie de distribution ou de tarification.
Circana prévoit de publier un rapport complet sur les perspectives du marché pour 2025 cette semaine, après avoir publié les données de ventes de décembre pour le marché américain le 23 janvier. Cela devrait offrir un aperçu précieux des tendances à venir dans un secteur en constante évolution.
Le secteur des jeux vidéo, en particulier aux États-Unis, a vu une transformation spectaculaire ces dernières années. Alors que la technologie continue d’évoluer, de nouveaux modèles de distribution et de consommation émergent. Les jeux sur disque, qui étaient autrefois la norme, sont désormais confrontés à la forte concurrence des jeux numériques, qui offrent des avantages en termes de rapidité, de coût et de praticité. Cependant, la transition vers le numérique n’est pas sans complications. L’élévation des coûts d’importation pourrait inciter certains utilisateurs à se détourner de l’achat de jeux physiques, ce qui pourrait engendrer une spirale descendante pour le marché traditionnel.
De plus, ce contexte de hausse des tarifs n’est pas isolé. Les nombreux défis auxquels sont confrontés les consommateurs et les entreprises, comme la pandémie de COVID-19 qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement, sont des éléments qui vont affecter tout l’écosystème des jeux. Les entreprises doivent s’adapter rapidement à ces nouveaux paramètres tout en essayant de maintenir leur rentabilité. Les petites entreprises, en particulier, pourraient souffrir davantage si elles sont incapables de rivaliser avec les géants de l’industrie qui ont davantage de ressources pour absorber ces hausses de coûts.
Il convient également de tenir compte des conséquences plus larges de ces tarifs sur la scène internationale. Les tensions commerciales peuvent avoir un impact sur la perception du marché américain par les sociétés étrangères, limitant ainsi les investissements et les collaborations qui sont souvent bénéfiques pour l’innovation dans l’industrie. La situation pourrait nuire à des partenariats essentiels qui ont permis de développer des jeux de grande qualité, se reposant sur un échange interculturel et interentreprises.
Dans le reste du monde, les différents marchés se battent pour se faire une place dans le secteur du jeu vidéo, qui est l’un des secteurs de divertissement à la croissance la plus rapide. Les entreprises françaises, par exemple, continuent d’innover avec des titres originaux qui séduisent un public international. Cependant, l’augmentation des tarifs douaniers et une instabilité dans les relations commerciales peuvent freiner cette dynamique et inciter les studios à réfléchir à de nouvelles stratégies de distribution et à leurs chaînes de production.
En résumé, la proposition de taxe sur les importations en provenance du Mexique vers les États-Unis soulève des préoccupations importantes pour l’industrie des jeux vidéo. Cela ne nuit pas seulement aux consommateurs qui pourraient voir les prix augmenter, mais aussi aux développeurs et éditeurs qui devront naviguer dans un paysage commercial instable. Les conséquences de ces changements pourraient influencer le marché du jeu vidéo pour les années à venir, tant aux États-Unis qu’à l’international.
Alors que nous attendons plus de précisions sur l’impact de ces décisions économiques, les acteurs du secteur doivent rester vigilants et adaptables. L’innovation et la résilience seront clés pour traverser cette période tumultueuse, mais l’avenir de notre industrie préférée pourrait dépendre de nombreuses variables et décisions gouvernementales qui n’ont rien à voir avec le monde du jeu vidéo en lui-même.