La ville intelligente, c'est l'affaire de tous ! « Vrai fan » de la TAN, le transporteur de l'agglomération nantaise, Kévin est l'un de ces passionnés qui s'activent sur les réseaux sociaux et accomplissent un véritable travail d'intérêt général au seul motif de leur passion : c'est seul derrière son écran que l'étudiant de 17 ans a créé un site web et un compte Twitter pour alerter en temps réel les usagers des problèmes sur le réseau de bus et trams. 

Et les retours sont positifs. On peut lire sur Internet : « TANinfos est bien plus efficace que les comptes officiels ». A tel point que le jeune homme semble aujourd'hui s'imposer comme un ambassadeur naturel pour la TAN - qui l'a invité dans ses locaux - et fait parler de lui dans la presse locale. 

Ce genre d'initiative est caractéristique de ce que le géographe Philippe Gargov appelle la « ville astucieuse », cette ville qui s'organise quotidiennement grâce à l'action de ses habitants, en-dehors de toute initiative des autorités. Ici, Kévin n'a même pas eu besoin des données ouvertes par sa ville, bien que Nantes dispose de son portail open data : c'est grâce aux messages que lui adressent les usagers via les réseaux sociaux, mais aussi par mail, qu'il bâtit son flux d'informations et émet ses propres données. 

Mais si ces pratiques continuent d'exploser et de bouleverser notre modèle de création de valeurs, comment rétribuera-t-on à l'avenir ces créateurs en herbe et comment encouragera-t-on les initiatives de ce genre en l'absence de tout espoir d'en vivre ? Voilà une passionnante question pour les penseurs de l'économie numérique. Des propositions du rapport Lescure, qui intègre notamment l'idée d'un cadre juridique pour le crowdfunding, jusqu'au revenu garanti pour tous sur lequel voteront bientôt les Suisses, espérons que les innovations politiques ne manqueront pas.  

Pour connaître en détails l'histoire de Kevin, c'est par ici, sur le site de Ouest France.