En pleine période de tensions géopolitiques, l’industrie du jeu vidéo se retrouve également au cœur des controverses, comme l’illustre le cas de “Stalker 2: Heart of Chernobyl”. Développé par le studio ukrainien GSC Game World, basé à Kyiv, ce jeu est actuellement sous le coup d’une éventuelle interdiction en Russie, selon les déclarations d’un responsable au sein de l’un des organismes gouvernementaux russes.
Le gouvernement russe envisage une interdiction de la diffusion du jeu “Stalker 2” sur son territoire car celui-ci pourrait, selon un officiel gouvernemental, “justifier le terrorisme”.
Il est allégué que “Stalker 2”, actuellement en développement, pourrait se voir totalement banni en Russie, comme l’a indiqué un représentant d’un organe gouvernemental russe. Bien que le jeu ne soit pas vendu directement en Russie, il est toujours possible de l’acquérir numériquement par d’autres moyens. Désormais, un membre de la Douma d’État russe a exprimé que le jeu pourrait faire face à une interdiction totale.
En s’exprimant à l’agence de presse étatique RIA Novosti, le député de la Douma d’État, Anton Gorelki, a mentionné que des “mesures rigoureuses” pourraient être appliquées si le jeu “justifie le terrorisme”, ou contient ce que le gouvernement russe pourrait considérer comme des sentiments “extrémistes” ou “anti-russes”.
Le conseiller juridique Mikhail Mushailev a averti que tout Russe achetant le jeu via un VPN ou tout autre moyen non direct pourrait être perçu comme soutenant une “force hostile”. Selon Mushailev, l’achat du jeu pourrait s’apparenter à une action que le gouvernement russe définit comme relevant du terrorisme.
La sortie de “Stalker 2” est prévue pour le 20 novembre par GSC Game World.
Le studio ukrainien prévoyait initialement de sortir le jeu fin 2022, mais lorsque la Russie a envahi l’Ukraine en février 2022, le développement a été mis en pause.
L’invasion a contraint certains développeurs à se relocaliser dans un nouveau bureau en République Tchèque. Cependant, cette délocalisation, combinée à l’attaque continue de la Russie, a continué à impacter négativement le développement du jeu, entraînant de multiples retards.
Les critiques du site VGC, qui ont pu jouer aux premières heures du jeu, l’ont décrit comme un “retour gagnant pour la franchise dans des circonstances impossibles”.
Dans ce contexte, “Stalker 2: Heart of Chernobyl” n’est pas seulement un jeu vidéo, mais un symbole de résilience dans un environnement tumultueux marqué par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Sa possible interdiction en Russie reflète les tensions persistantes entre les deux pays et illustre comment les produits culturels, tels que les jeux vidéo, peuvent devenir des points de friction dans des conflits géopolitiques plus larges.
Enfin, l’éventuelle interdiction de “Stalker 2” pose de sérieuses questions sur la liberté d’expression et la manière dont les États peuvent influencer ou contrôler l’accès aux contenus culturels, soulignant ainsi les effets parfois insoupçonnés des conflits internationaux sur les industries créatives.