Palworld, sorti le 19 janvier 2024, est un jeu de survie où les joueurs capturent et élèvent des créatures. Selon son développeur Pocketpair, le jeu aurait rassemblé pas moins de 25 millions de joueurs durant le premier mois suite à son lancement sur Steam en accès anticipé et sur Xbox Game Preview. Cependant, cette réussite commerciale s’est rapidement accompagnée de complications juridiques.
D’après une annonce faite le 19 septembre 2024 par Pocketpair, Nintendo Co Ltd ainsi que The Pokémon Company (ci-après désignés sous le nom des « Plaintiffs ») ont engagé des poursuites pour infraction aux brevets contre le développeur de Palworld. Ces deux entités affirmant que le jeu enfreint trois de leurs brevets relatifs à des mécaniques de jeu, initialement déposés entre février et juillet de la même année.
Dans un communiqué publié par Pocketpair, le développeur explique : « Nous avons été contactés par divers médias souhaitant obtenir des informations sur l’état actuel du litige. Nous souhaitons donc clarifier la situation. Les Plaintiffs soutiennent que Palworld, notre jeu sorti le 19 janvier 2024, viole trois de leurs brevets enregistrés et ils demandent en conséquence l’arrêt de la distribution du jeu ainsi que des dommages-intérêts pour les pertes subies entre la date de l’enregistrement des brevets et la date de dépôt de la plainte. »
Le communiqué mentionne ensuite que Nintendo et The Pokémon Company réclament chacun 5 millions de yens, plus des frais pour retard de paiement.
Pocketpair affirme également son intention de défendre vigoureusement sa position en justice : « Nous continuerons à défendre notre cause dans le cadre des procédures légales à venir. »
La situation illustre une problématique récurrente dans l’industrie du gaming : la fine ligne entre inspiration et violation de droits. Le marché des jeux de type “capture de monstres” est depuis longtemps dominé par Pokémon, dont le concept innovant a inspiré une myriade d’autres jeux. Cependant, la question de savoir quand un jeu se rapproche trop d’un autre peut être complexe et repose souvent sur l’interprétation des lois sur les brevets et les droits d’auteur. La présence de brevets spécifiquement liés à des mécaniques de jeu ajoute une couche d’exclusivité qui peut empêcher d’autres créateurs de développer des concepts similaires sans risquer des litiges. Cette affaire pourrait établir un précédent important pour l’avenir des jeux similaires à Pokémon et leur développement. Il est également intéressant de voir comment les différentes parties valorisent les dommages subis et les contribuables légaux. Les montants réclamés dans cette affaire, totalisant 10 millions de yens, peuvent paraître modestes comparés aux profits engendrés par des jeux à succès, néanmoins, ils symbolisent une mesure de réparation significative pour les titulaires de brevets qui estiment leurs créations compromises. Cette confrontation juridique soulève des questions essentielles sur les droits de propriété intellectuelle dans le monde numérique en rapide évolution des jeux vidéo. Alors que les jeux continuent d’exploiter des thèmes et des mécaniques similaires, les développeurs doivent naviguer avec prudence pour éviter les infractions tout en innovant. Pour l’instant, l’issue de ce litige reste incertaine, mais elle est suivie de près par l’industrie du jeu vidéo et pourrait avoir des répercussions importantes tant pour les développeurs que pour les joueurs. Les décisions prises dans cette affaire pourraient influencer non seulement les opérations futures de Pocketpair mais aussi celles d’autres créateurs de jeux vidéo dans le monde entier.