Les dépenses liées aux jeux physiques aux États-Unis ont chuté de moitié depuis 2021

Alex Vandecker
Alex Vandecker
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Les dépenses des consommateurs américains pour les jeux vidéo physiques ont plus que halvé depuis 2021, selon de nouvelles données fournies par la société d’études de marché Circana. Cette tendance, observée depuis plusieurs années, témoigne d’un changement significatif dans les habitudes de consommation, avec un passage marqué vers le numérique.

Depuis plus d’une décennie, les comportements d’achat des joueurs se sont progressivement orientés vers les jeux numériques. Ce changement a été principalement impulsé par plusieurs facteurs, tels que l’augmentation des débits Internet, l’émergence de places de marché en ligne sur les consoles et les jeux de service en direct financés par des microtransactions. Ces éléments ont non seulement facilité l’accès aux jeux, mais ont également transformé la manière dont les joueurs interagissent avec le contenu.

Selon les données de Circana, présentées par le directeur exécutif Mat Piscatella cette semaine, il apparaît que la migration vers le numérique s’est accélérée pendant la pandémie. Les confinements et les restrictions ont conduit à une augmentation des achats en ligne, propulsant ainsi les ventes de jeux numériques à des sommets jamais atteints. En analysant un graphique qui retrace les 25 dernières années des dépenses en logiciels de jeux vidéo aux États-Unis, on constate que les ventes de jeux physiques ont diminué de plus de la moitié depuis 2021, affichant désormais un déclin de plus de 85 % par rapport au pic de 2008.

Pour avoir une idée précise de cette évolution, il est important de considérer non seulement les ventes physiques, mais également l’ensemble des dépenses en contenu, qui inclut également les jeux numériques, les abonnements et les microtransactions. Selon les données de Circana, le montant total dépensé a en réalité augmenté depuis 2019. Cette dynamique indique que même si les ventes de jeux physiques souffrent, la consommation globale de contenu vidéo ludique reste florissante.

Il est intéressant de noter que le rythme de déclin des dépenses en logiciels de jeux vidéo physiques aux États-Unis s’est accéléré en 2024. Les dépenses consacrées à ces jeux ont été réduites de plus de la moitié depuis 2021, se rapprochant de plus de 85 % en dessous de leur pic de 2008. Nous verrons si la prochaine console Switch 2 pourra ralentir ou inverser cette tendance en 2025.

— Mat Piscatella (@matpiscatella.bsky.social) 2025-01-24T19:24:41.744Z

Il est également important de mentionner que l’une des raisons clés de cette accélération vers les jeux numériques en 2024 réside dans un calendrier de sorties Nintendo Switch moins fourni que d’habitude. En effet, les jeux Nintendo ont tendance à soutenir une part significative des ventes de jeux physiques, et l’absence de nouveaux titres phares a eu un impact direct sur cette diminution.

Bien que la tendance générale des ventes de jeux vidéo continue de s’orienter vers le numérique, cela ne se fait pas de manière uniforme à travers toutes les plateformes ou séries de jeux. Par exemple, en Europe, la part du numérique a atteint 68 % l’année dernière, contre 60 % précédemment. Toutefois, la situation varie largement selon la plateforme : pour Xbox, la part numérique est de 75 % (en hausse par rapport à 70 %), tandis que celle de la PS5 est de 64 % (en hausse par rapport à 55 %), alors que Nintendo reste stable à 22 %.

De plus, bien que plusieurs Européens aient acheté le jeu Astro Bot sous forme de boîte, les ventes de Warhammer 40k: Space Marine étaient majoritairement numériques. Cela illustre bien la diversité des préférences parmi les joueurs et souligne les défis auxquels sont confrontés les jeux physiques.

L’année 2024 a globalement été plutôt calme en termes de nouvelles sorties, avec seulement six nouveaux titres dans le top 20 européen (contre dix en 2023). Les ventes des nouvelles sorties ont donc chuté de 21 % en 2024 par rapport à celles de l’année précédente, il est donc clair que la saturation du marché et le manque de nouvelles idées séduisantes peuvent freiner l’enthousiasme des joueurs. Ce développement pourrait également influencer le cycle de vie des consoles et des jeux, car les éditeurs cherchent à s’adapter à une base de consommateurs de plus en plus axée sur le numérique.

En parcourant ce paysage en constante évolution, il est crucial de s’interroger sur l’avenir de l’industrie du jeu vidéo. La transition vers le numérique, bien qu’inéluctable, soulève des questions concernant la durabilité des modèles économiques traditionnels basés sur les ventes physiques de jeux. Au fur et à mesure que les éditeurs de jeux continuent d’explorer des alternatives, comme les abonnements et les microtransactions, il se pourrait que nous assistions à l’émergence de nouveaux types de jeux et de services qui attireront encore plus les consommateurs.

En effet, l’essor des jeux en service, qui sont souvent mis à jour régulièrement avec du nouveau contenu, a également redéfini ce que signifie posséder un jeu. Dans ce modèle, la valeur est perçue non pas dans l’achat initial d’un jeu, mais dans l’engagement continu qu’il suscite, la promotion d’une communauté et les expériences partagées au fil du temps. Cela incite les joueurs à dépenser pour une expérience enrichie plutôt que de se limiter à un produit unique.

De telles évolutions encouragent aussi une plus grande diversité de contenus, allant des jeux indépendants aux titres AAA, et permettent aux développeurs d’explorer des mécaniques de jeu plus audacieuses et innovantes. Par conséquent, bien que les ventes physiques de jeux continuent de baisser, l’écosystème numérique dynamique semble se tourner de manière proactive vers des expériences engageantes qui captivent les nouveaux et anciens joueurs.

En somme, l’industrie du jeu vidéo est à un carrefour critique. La montée en puissance du numérique a redistribué les cartes, appelant à un renouvellement des stratégies d’engagement et d’approvisionnement en contenu. À l’avenir, il ne fait aucun doute que les éditeurs et les développeurs chercheront à répondre à ces nouvelles tendances pour attirer les joueurs. Cela pourrait également ouvrir la porte à des formes de distribution et de consommation du jeu encore inexplorées, rendant le paysage vidéoludique d’autant plus passionnant pour les passionnés et le grand public. L’avenir du jeu vidéo représente un potentiel immense, et il sera fascinant de suivre son évolution dans les années à venir.

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