Le site de jeux réfute l’implication quotidienne de son fondateur après sa mimique du « salut d’Elon Musk »

Alex Vandecker
Alex Vandecker
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Un fondateur de site de jeux a vu son statut de prêtre révoqué après avoir imité un « salut » fait par Elon Musk lors du rassemblement inaugural du Président Donald Trump.

Calvin Robinson, ancien journaliste de jeux vidéo et propriétaire de God is a Geek, a ensuite été ordonné prêtre, devenu un influent conservateur et porte-parole du parti politique britannique de droite UKIP. Il a assisté au National Pro-Life Summit ce mercredi, comme en témoigne une vidéo postée sur les réseaux sociaux.

Dans cette vidéo, visionnée plus de 10 millions de fois, Robinson (selon les mots de son Église) a « conclu ses remarques par un geste que beaucoup ont interprété comme un salut pro-nazi », imitant visiblement un geste similaire effectué par le propriétaire de Tesla, Musk, la semaine précédente.

Dans une déclaration publiée sur X, Robinson a affirmé que ce geste était une « blague ». Cependant, l’Église anglicane catholique (qui n’est pas associée à l’Église catholique romaine) a critiqué ses actions et a annoncé qu’elle avait révoqué son statut de prêtre.

Calvin Robinson est le fondateur et le dernier propriétaire connu de God is a Geek, une publication de jeux notoire mise en avant par Metacritic et qui apparaît régulièrement dans le marketing des plateformes comme PlayStation, Nintendo et Xbox.

Le père Calvin Robinson a terminé ses remarques au National Pro-Life Summit en lançant un salut à la Elon Musk, au grand plaisir de la foule. pic.twitter.com/cAE9VyTsl1

— Right Wing Watch (@RightWingWatch) 29 janvier 2025

Bien que le personnel affirment que Robinson n’est plus impliqué dans la gestion éditoriale du site, et que son nom n’apparaisse pas sur sa page de l’équipe, l’entreprise de Robinson, LDN.CM, est reconnue comme propriétaire de God is a Geek.

Selon les registres de l’entreprise, LDN.CM a été dissoute en 2019, donc il n’est pas clair si Robinson possède encore le site ou non. Le nom d’enregistrement du domaine GodisaGeek.com est inscrit au nom d’un particulier.

Interrogé pour des précisions, God is a Geek n’a pas confirmé que Robinson n’était plus impliqué dans la publication. Ils ont déclaré à VGC dans un communiqué : « Calvin Robinson n’a absolument aucun lien avec le site au quotidien. L’équipe éditoriale ne fera aucun commentaire de plus. »

Selon la page d’auteur de Robinson, il a publié ses derniers articles pour le site en 2019, en plus d’apparaître dans un podcast. Après avoir fondé le site de jeux, Robinson s’est présenté comme candidat pour le Parti conservateur (en 2016 et 2018) et pour le Parti du Brexit (en 2019).

Ce développement soulève des questions importantes sur le rôle des figures publiques dans le monde des médias et sur les implications de ce qu’elles peuvent dire. Sur un terrain aussi polarisé que celui de la politique et des opinions, les gestes et les mots pris hors contexte peuvent avoir des conséquences significatives. Pour un site comme God is a Geek, qui a gagné en popularité grâce à des critiques impartiales et pertinentes sur les jeux, la réaction du public à la controverse entourant Robinson pourrait aussi influencer la perception que les lecteurs ont du site.

Il est essentiel de contextualiser cet événement dans le cadre d’une ère où les réseaux sociaux dominent les interactions publiques et politiques. Le caractère viral de la vidéo montre comment une seule action peut déclencher une campagne de critiques ou de soutien. Dans le cas de Robinson, la portée de la vidéo a suscité des réactions rapides et potentiellement nuisibles non seulement pour lui-même, mais aussi pour l’entité qu’il a fondée.

En France, où les débats sur la liberté d’expression et ses limites sont fréquents, notamment dans le contexte de la laïcité et des valeurs républicaines, une telle situation pourrait également entraîner des réactions diverses. La question de savoir si un geste, même humoristique, peut être interprété de façon négative, surtout si cela provoque des rappel à des idéologies extrêmes comme le nazisme, pourrait devenir un sujet de débat intense. La législation française à cet égard est rigoureuse, et il existe des lois contre les discours haineux qui rendent important le cadre par lequel de tels gestes sont évalués.

Le fait que Robinson ait été un figure non seulement de l’industrie du jeu vidéo, mais également dans la sphère politique suscite également des interrogations sur les responsabilités qui incombent à ceux qui occupent des positions d’influence. En tant que prêtre, il a une responsabilité morale de véhiculer des messages qui reflètent des valeurs communautaires. La répercussion de ses actes sur sa carrière pourrait en effet être minime dans certaines sphères, mais, dans une époque d’intensification des discours extrêmes et de polarisation, cela pose question quant à la manière dont les leaders, peu importe leur domaine, doivent se comporter.

Il sera aussi intéressant d’observer la manière dont God is a Geek évoluera après cet incident. Un changement dans l’équipe de rédaction, une orientation différente dans la politique de contenu, ou même une réévaluation de la voix du site pourrait survenir en réponse à cette controverse. Les entreprises de médias et d’information doivent souvent naviguer entre la liberté d’expression et les normes sociales interprétées par le public qu’ils souhaitent atteindre. Dans le cas de God is a Geek, cette situation pourrait entraîner une redéfinition de la ligne éditoriale, réfléchir à leur approche face aux acteurs de leur communauté et agoniser sur leur responsabilité dans le discours public à propos des jeux et de la culture pop.

Dans le cadre d’une discussion à plus grande échelle sur l’impact des figures publiques sur les jeunes générations, il est crucial d’éduquer les consommateurs de contenu, en particulier les jeunes, à critiquer ce qu’ils consomment. Cela inclut une discussion critique sur ce qu’il signifie soutenir un créateur, un journaliste ou un influenceur dans un espace aussi important que le jeu vidéo. Les nouvelles générations, en particulier, doivent être encouragées à adopter une approche lucide, en tenant compte non seulement du contenu mais aussi des voix, des valeurs et des contextes qui se cachent derrière la créativité qu’ils apprécient.

En somme, cette situation autour de Calvin Robinson et la prétendue « imitation » d’un geste controversé de Musk devraient servir de point de départ pour une réflexion plus profonde sur le rôle de l’humour dans la sphère publique, les responsabilités éthiques des personnalités médiatiques, et l’importance de l’éducation critique face à la consommation médiatique moderne. C’est un appel à la fois à l’autocritique et à la responsabilité collective sur la manière dont nous orientons la communication et les gestes, en particulier dans des écosystèmes aussi vastes que ceux des jeux vidéo et des discussions politiques.

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